À peine arrivés dans notre premier pays de notre tour du monde, le Vietnam, que nous sommes déjà confrontés à une première problématique: la cyber-censure. Pas top pour geeker et pour rester en contact facilement avec ses proches…
Qu’est-ce que la cyber-censure ?
Véritable plaie pour la liberté d’accès à internet, la censure est malheureusement toujours pratiquée dans certains pays. Au Vietnam, elle est d’ailleurs particulièrement virulente. Elle est d’autant plus pénible depuis la mise en application d’un décret en septembre 2013 qui interdit notamment l’accès aux réseaux sociaux. Exit donc Facebook ou Twitter (partiellement du moins). À plusieurs reprises depuis notre arrivée, notre accès à ces réseaux sociaux est devenu limité voir parfois impossible. Officiellement, cette surveillance est mise en place pour protéger la population contre des contenus obscènes. Officieusement, il s’agit de contrôler essentiellement les contenus politiques pouvant être à même de critiquer le régime en place.
Dans quels pays sévit la censure?
Si la censure est omniprésente au Vietnam, le voyageur sera aussi confronté à des restrictions dans de nombreux pays, tels que la Chine, la Turquie, l’Égypte ou encore Cuba. Pourtant, il existe de petits outils vous permettant d’avoir un accès (plus) libre, sécurisé et/ou anonyme.
Les serveurs proxys, gratuits, mais pas très sûrs
Faire appel à un serveur proxy, c’est faire appel à un relai, en faisant croire au site internet visité que l’on se connecte depuis cet ordinateur relai. Il s’agit donc grossièrement d’utiliser une fausse adresse IP. En déviant votre connexion via un proxy situé aux USA, vous pourrez donc vous connecter aux sites censurés en Chine ! Et oui !
Quelques exemples de proxys
Il existe de très nombreux proxys à télécharger facilement, tels que Ultrasurf, Unlock My Web ou Hide My Ass (vous comprenez en traduisant !) et cette liste est en constante évolution. C’est simple d’utilisation et gratuit. En revanche, le gros point noir réside dans le fait que les données ne sont pas cryptées. Vous n’êtes donc pas à l’abri des hackers en utilisant ce type de dispositif.
De même, faire confiance à un proxy, c’est être conscient que toutes les données (mots de passe, codes cartes bancaires, …) tomberont dans les mains du responsable du serveur, attention donc à ne pas choisir son proxy au hasard… Enfin, il faut savoir que certains pays, la Chine notamment, contournent déjà assez facilement cette solution.
Les VPN, la bonne option
Système en apparence similaire pour l’internaute lambda, l’utilisation d’un VPN (Virtual Private Network) a l’avantage de mettre en place des moyens de cryptage nettement plus sophistiqués. Vous pourrez donc tout autant contourner la cyber censure, mais d’une manière nettement plus sécurisée.
Quelques exemples de VPN
Une large liste de logiciels VPN est disponible sur internet, et difficile de mettre certains en avant plutôt que d’autres. Pour autant, Astrill, PureVPN ou encore Hide my Ass (qui fait aussi VPN) font partie des plus utilisés. De nombreux VPN gratuits existent (Spotflux, Cyberghost, Hotspot Shield…), cependant, il y aura des compromis : bande passante très limitée, bannières publicitaires, surf web uniquement… Faire appel à un VPN gratuit peut s’avérer être la bonne solution pour un voyage court et une utilisation très ponctuelle pour accéder brièvement à Facebook ou Twitter dans des pays bloquant leur accès, mais ne comptez pas regarder votre série préférée en streaming avec ! Attention quand même à leur utilisation parfois impossible : nous n’avons ainsi pas pu utiliser Cyberghost au Vietnam, son usage ayant déjà été détecté.
En revanche, en version payante, vous bénéficierez de toute la puissance du VPN. Pour cela, comptez une cinquantaine d’euros l’année environ. C’est sûrement la meilleure alternative pour un séjour prolongé ou pour les expatriés. Surtout, en plus de passer au-delà de la cybercensure, s’armer d’un VPN a des avantages beaucoup plus larges, tels que :
- De réguler les publicités et autres cookies
- D’esquiver les malware et les virus
- D’éviter l’IP tracking comme nous l’évoquions dans notre article sur les meilleurs moyens pour trouver votre vol au meilleur prix
- De ne pas pouvoir vous tracer : pas de géolocalisation
- De sécuriser votre connexion depuis un réseau public
- …
Le réseau TOR, le juste milieu ?
Entre les proxys gratuits mais moins fiables et les VPN sûrs mais payants, le choix dépendra de chacun. Pourtant, il existe peut-être l’alternative idéale : le réseau TOR, basée sur un système… « de routeurs en oignon » (si, si !).
En fait, The Onion Router a initialement été conçu pour garantir un anonymat optimal permettant une très grande liberté. TOR, c’est un réseau qui se présente sous la forme d’un navigateur web (une copie de Firefox en l’occurrence) et qui utilise un tissu de serveurs proxys successifs avec cryptage afin de vous camoufler. Si des critiques existent sur le soi-disant anonymat non absolu du réseau, peu importe, car il ne s’agit pas du but recherché dans cet article.
Installer TOR Browser, c’est s’assurer d’un réseau efficace très difficile à tracer (mais pas impossible non plus), et donc de pouvoir accéder aisément à l’ensemble du contenu internet depuis n’importe quel point du globe. Si la sécurité de vos données est bonne, elle ne l’est pas autant que si vous utilisiez un VPN, mais c’est gratuit ! Même chose, étant donné que l’information voyage sur un grand nombre de nœuds afin de vous rendre anonyme, votre connexion en sera assez nettement ralentie (on a fait l’expérience, et c’est vrai que ce n’est pas très rapide…).
Bon à savoir
Il faut savoir que si nous conseillons TOR pour contourner la censure d’internet dans certains pays, l’anonymat qu’offre le réseau n’a pas tardé à séduire pour d’autres utilisations nettement moins propres (trafics en tout genre).
Pour résumer :