Cela fait quelque temps déjà que j’avais très envie de prendre un premier cours d’apnée. Durant 2 ans, j’ai tenté de m’inscrire sur Paris dans des clubs associatifs… en vain! Les places sont chères pour cette discipline subaquatique, et il m’est même arrivée d’être parfois centième sur la liste d’attente… Par ailleurs, je me suis montrée assez exigeante sur les créneaux horaires et les jours des sessions du fait de nos jobs respectifs avec François. J’ai donc retourné la capitale à la recherche d’une structure qui pourrait quand même nous enseigner cette discipline fascinante sans trop y croire… Et j’ai finalement trouvé un club de plongée-apnée pour nous accueillir ! Nous voilà donc partis pour une séance d’essai de ce que certains appellent plus communément le ”freediving”.
[ Pour info, les photos illustratives de cet article ont été prises lors de mon dernier séjour en Martinique ; elles n’ont donc rien à voir avec cette première expérience d’apnée dont je vous parle.]
Où peut-on prendre un cours d’apnée ?
Si vous avez la chance de pouvoir tester un cours d’apnée durant vos vacances au bord de la mer avec un instructeur, foncez. Pour les autres qui comme moi vivent en ville à l’année (au hasard à Paris), il faudra vous rendre dans un bassin à fosse. On s’est donc retrouvé avec Olivier notre moniteur apnéiste à la fosse de Villeneuve-la-Garenne, à quelques kilomètres de Paris. Pour trouver Olivier (qui est super au passage), j’ai appelé l’école de plongée ”plongéquilibre” située à Paris. Quelques échanges de mails et 2 coups de fils plus tard, on était prêts pour le grand bain !
Qui peut faire de l’apnée ?
À mon sens, à tous ceux qui sont désireux de s’y mettre, tout comme moi ! Je ne pense pas qu’il y ait de contre-indications majeures (sauf bien sûr maladie pulmonaire ou problèmes d’oreilles par exemple) et il faudra dans tous les cas si vous voulez poursuivre vos péripéties aquatiques fournir un certificat médical de non-contre-indication à la pratique de la plongée libre.
Je ne nage pas hyper bien en ce qui me concerne (attention, je suis loin de me noyer quand même, c’est juste que nager le crawl, c’est pas trop mon truc). Il ne m’empêche pas pour autant de pratiquer des sports sous-marins comme la plongée sous-marine et d’avoir essayé l’apnée. Donc pas de stress à ce niveau-là si vous ne vous sentez pas l’âme de Laure Manaudou…
Olivier nous a dans tous les cas rappelé que c’était pour nous la découverte d’un loisir avant tout et pas une compétition où l’on doit battre notre record personnel. Il ne s’agit pas non plus de plonger profondément au point de ne pas pouvoir remonter, personne ne souhaitant nous voir nous noyer dans cette piscine !
Comment se déroule un premier cours d’apnée ?
Définir ses objectifs personnels
Arrivés sur le parking de la fosse de plongée UCPA de Villeneuve-le-Garenne, nous avons fait brièvement connaissance avec les autres participants de ce cours d’essai. Ce qu’il faut savoir, c’est que l’on ne teste pas l’apnée à 15 personnes. L’idéal, c’est le petit comité. Et là, on a frôlé la perfection avec un total de 5 participants (nous 2 compris) pour un moniteur.
Nous avons défini ensemble les objectifs de la séance (sans AUCUNE pression, j’insiste) et avons fait un petit tour ”de table” pour savoir ce qui pouvait nous motiver les uns et les autres à tester l’apnée pour la première fois. Non sans surprise, la plupart des participants étaient déjà des plongeurs certifiés.
En ce qui me concerne, il y a 2 raisons majeures qui me poussent à m’y mettre. La première tient du fait que cette pratique pourrait me permettre de compléter ma formation PADI Advanced (plongée sous-marine), et ainsi gagner en assurance dans les situations un peu « compliquées » au fond de l’eau. Je me sentirais plus en sécurité encore qu’aujourd’hui et c’est important pour moi. La seconde, me permettrait quant à elle d’aller voir les fonds marins plus facilement durant nos nombreux voyages, sans charger les bouteilles d’oxygène sur mon dos à tout bout de champs. François quant à lui aimerait un jour tester la chasse sous-marine : cette pratique ne peut se faire qu’en apnée, et non en plongée bouteille (sauf pour certaines espèces invasives comme le poisson-lion par exemple).
Le matériel d’apnée
Pour ce tout premier cours, notre moniteur nous a prêté à chacun : une combinaison de plongée, une paire de palmes à notre pointure, un masque et un tuba. C’est important de ne pas acheter votre propre matériel dès le premier cours, car votre moniteur peut vous conseiller sur les bonnes acquisitions à faire selon votre profil.
Par exemple pour moi qui ai toujours froid, j’ai acheté par la suite une combinaison longue (que je vais utiliser pour la plongée sous-marine également). Pour ce qui est du masque, j’ai besoin de quelque chose de très souple pour pouvoir me pincer le nez facilement en descente, et ainsi éviter les problèmes d’équilibrage au niveau des oreilles. Bref, je retiens qu’en fonction de chaque apnéiste, des besoins propres s’imposent. Vous trouverez comme nous tout le matériel nécessaire dans un magasin de plongée ou chez Decathlon.
Une petite paire de tongs de piscine avant d’arriver dans l’eau, c’est également toujours pratique. Et surtout : un goûter et de l’eau! Car oui, vous serez certainement affamé(e) !
Apnée statique
Arrivée dans le bassin principal (d’une profondeur standard en premier lieu), nous avons commencé sur de ”l’apnée statique”. L’apnée statique consiste à mettre sa tête dans l’eau et à se détendre, en essayant de retenir sa respiration le plus longtemps possible. Je sais, ça peut paraître un peu ”angoissant” dit comme ça, mais ça ne l’est pas du tout. D’autant qu’avant de s’y mettre, nous avons appris à respirer de façon ventrale, à procéder à un gonflage maximum de nos poumons, et à nous détendre. Nous avons également appris à nous construire une image mentale positive à se re-mémorer une fois dans l’eau.
Après 3 essais seulement, nous avons été… bluffés ! Moi qui ne pensais pouvoir retenir mon souffle que 20 secondes maximum (j’ai de piètres capacités pulmonaires à la base…), voilà que le temps s’est brièvement arrêté sous l’eau ! Et ce fût valable pour tous les débutants que nous sommes! J’ai réussi sans trop m’en rendre compte à retenir mon souffle durant 1’40’’. François quant à lui a frôlé les 2 minutes. Un des participants au cours s’est même surpris à rester 3 minutes dans l’eau. Nous étions tous scotchés de voir que nos capacités allaient finalement bien au-delà de ce que nous nous étions imaginés! L’être humain a parfois une fâcheuse tendance à sous estimer son corps.
Apnée dynamique
Afin de compléter ce premier essai d’apnée statique, nous sommes ensuite passés à l’apnée dynamique. Rappelons quand-même que le but premier de l’apnée est de descendre sous l’eau et d’aller dire bonjour aux poissons. Le but de l’exercice était donc d’aller vers le fond du bassin le long de l’échelle, la tête la première. Tranquillement, et en équilibrant très régulièrement. Nous avons pu tester plusieurs plongées de la sorte.
Malheureusement pour ma part, ça s’est corsé ! J’ai eu beaucoup de difficultés à équilibrer au-delà de quelques mètres de profondeur (3 ou 4 mètres). En tant normal lorsque je plonge avec des bouteilles, je n’ai aucun souci à ce niveau là car je prends mon temps pour descendre, et surtout : je descends la tête en dernier. Ici, ce n’était pas tout à fait la même chose. Je n’ai pas forcé de peur de me faire mal, tout en m’amusant quand même.
Pour François, rien à voir ! Il était hyper à l’aise et descendait sans aucun problème à 10 mètres en me faisant ”coucou” depuis le fond. Ce fût le cas également pour 2 des 3 autres participants. De beaux progrès donc ! À noter qu’en plongée libre, il n’existe pas de paliers de décompression comme avec des bouteilles, et c’est un vrai avantage pour la remontée à toute allure.
J’ai également eu des difficultés à ne pas lâcher de bulles en remontant à la surface, réflexe de plongeur acquis lors de mon Padi Open Water. Jongler avec les théories opposées de ces deux pratiques subaquatiques quand on est débutant n’est pas si simple que ça !
Bilan de ce premier cours d’apnée en piscine
Un bilan très positif pour cette toute première initiation à l’apnée en fosse ! Nous avons vraiment adoré ce “baptême” ! C’est une approche que nous ne connaissions pas et qui nous a beaucoup plus ! Je reste assez frustrée d’avoir été gênée par mes oreilles durant l’apnée dynamique, plus que par ma respiration. Je croise les doigts pour que la prochaine fois, je puisse me concentrer uniquement sur la partie ”apnée” plutôt que sur l’équilibrage, même si bien sûr l’un ne vas pas sans l’autre. En revanche je reste très fière de moi sur le statique, et heureuse de cette découverte. M’initier à l’apnée a conforté mon envie de poursuivre les entraînements afin de pouvoir un jour je l’espère, aller à la rencontre de la faune et de la flore sous-marine plus facilement en voyage (lorsqu’on sera plus expérimentés bien sûr, ça va de soi!)
Passer le niveau 1 d’apnée (SSI)
Suite à ce premier essai et après moult réflexions, nous avons eu envie de nous lancer à deux dans l’aventure ”Freediving niveau 1”. À l’instar de la plongée sous-marine, ce niveau s’acquiert en une quinzaine d’heures environ de pratique, complété par de la théorie à travers un livre. Nous serons donc encadrés pour acquérir des bases afin de pratiquer l’apnée en toute sécurité.
Stay tunned pour la suite de nos progrès (enfin je l’espère) en apnée! Pour le moment et depuis plusieurs mois, la fosse est malheureusement fermée dû au Covid-19, nous devons donc être patients avant le redémarrage de l’activité !
Vraiment intéressant, je ne savais pas que de tels cours existaient et tu m’as donné envie d’en trouver un près de moi. Je suis comme toi, je fais de la plongée sous-marine et je sais que j’ai beaucoup de mal à équilibrer en apnée après quelques mètres. C’est quelque chose qui m’embête un peu parce que j’aimerais aussi faire du free dive, donc pourquoi pas bosser là-dessus avec des pros !
Hello Alice,
Je vois que nous avons les mêmes attentes !
Je pense que c’est effectivement important de commencer à pratiquer bien encadré, avec des pros.
Allez, je nous souhaite de beaux progrès toutes les deux lorsque les piscines ré-ouvriront ^^
Super article, merci. J’ai eu une experience similaire cet été en méditerranée. Impossible d’équilibrer au delà de 7/8 mètres alors qu’aucun soucis en plongée bouteille classique. Tres frustrant. Sinon dommage que tant de plongeurs aient besoin d’aller sous l’eau pour tuer des animaux. Comme si l’humain ne faisait pas assez dégâts en mer.